( Par Jean-Baptiste de Montvalon – Le Monde) – Valéry Giscard d’Estaing est mort mercredi, à l’âge de 94 ans, des suites du Covid-19. Après une ascension politique menée à un rythme soutenu, le président de la « société libérale avancée » a laissé place à l’homme marqué par l’échec de 1981, trouvant dans l’Europe un autre rôle à sa mesure.
« Immortel » depuis le 11 décembre 2003, date de son élection à l’Académie française, Valéry Giscard d’Estaing s’était prémuni de longue date contre l’inéluctable et ultime sortie, finalemente survenue mrecredì 2 decembre a l’age de 94 ans; la seule qu’il savait ne pouvoir entièrement maîtriser. C’est peu dire que la perspective de cet abandon ne convenait guère à cet esprit méthodique et méticuleux, qui avait toujours pris soin de ne rien laisser au hasard. Planifiant ses – nombreuses – réussites, il s’était efforcé de garder la main en toutes circonstances, y compris lorsque le destin et son obscur allié, l’impondérable, osaient contrarier ses analyses.
On se souvient comment « VGE » avait spectaculairement mis en scène son départ de l’Elysée – sa première mort –, le 19 mai 1981 : un long silence de sept secondes avant l’« Au revoir ! », lui quittant la pièce par la porte du fond, puis la chaise vide, une minute, au son de La Marseillaise. « Je ferai en sorte de me tenir à la disposition de mon pays », avait-il déclaré ce soir-là, en espérant que « la Providence veille sur la France » en son absence.